[ Exclusivité] Entretien avec Dennis JONES, Ex Directeur Général du NTSB aux Etats-Unis.

Ex .Directeur Général du Conseil National de Sécurité des Transports aux Etats-Unis ( NTSB) nommé en 2017 par Donald Trump, Monsieur Dennis JONES est le premier Afro-américain à avoir dirigé la première Agence Mondiale en matière de sécurité des Transports aériens, terrestres, maritimes et ferroviaires. En 40 ans de carrière, Dennis JONES jouit d’une grande réputation en matière d’expérience pour avoir dirigé plus de 1300 enquêtes sur les catastrophes aériennes survenues aux États-Unis et dans le monde. Il connaît l’Afrique pour y avoir représenté l’administration américaine dans le domaine de l’aéronautique.
Monsieur JONES est arrivé au Gabon le vendredi 02 mai pour assister à l’investiture du Président Brice Clotaire Oligui Nguema . L’avenue de l’un des plus grands Experts américains de l’aéronautique sonne comme un renouveau Diplomatique dans le domaine technique de l’aviation civile au Gabon. Dans une interview exclusive qu’il a accordée au journal “Coopération Internationale” , Monsieur JONES se dit disposé à aider le Gabon dans la réalisation de ses Projets dans le domaine de l’aéronautique . Il évoque par ailleurs, les enjeux de l’Afrique en matière de sécurité aérienne.

CI: Comment avez-vous vécu l’accueil du peuple gabonais?
Dennis JONES : C’est ma première visite au Gabon mais j’ai déjà été dans trois ou quatre pays africains. Il y a des similitudes chez les bantous. Je suis très enchanté et ravi de l’hospitalité du peuple gabonais.

C.I: Avez -vous lu l’article du journal Coopération Internationale publié ce matin sur votre présence au Gabon et qu’en pensez-vous ?
Dennis JONES : Oui , j’ai été impressionné en parcourant l’article qui a été publié dans le journal Coopération Internationale. J’étais surtout impressionné de savoir que les gens me connaissent dans un pays francophone. Il n’y a pas eu de dérapage Dans votre article. Tout était calibré et agencé avec mon profil et mon parcours dans l’industrie de l’aéronautique.

C.I: En votre qualité d’ambassadeur américain dans le domaine de l’aéronautique, quel rôle pourriez -vous jouer pour aider le Gabon dans ce secteur?

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Dennis JONES : En tant qu’expert très écouté dans l’industrie de l’aéronautique internationale en matière d’enquête sur les catastrophes aériennes, je peux me battre à mon niveau, a la demande des autorités, pour apporter aux Etats le soutien nécessaire des grandes firmes internationales en matière d’équipements et de formation et, faire en sorte que tout se passe sur place à Libreville plutôt que de mobiliser les équipements ailleurs.
Au niveau du Gabon, nous avons l’exemple du CIRMF qui a été ouvert par les autorités gabonaises mais qui reçoit la contribution de plusieurs pays à travers le monde. Je pense que nous pouvons nous inspirer de ce modèle de réussite et je suis disposé, à la demande des autorités afin d’implémenter tout ce qui concerne les procédures de l’organisation de l’aviation civile internationale dont le Gabon est membre.[…]
Permettez-moi d’ajouter qu’il y a plusieurs années, l’ancien président américain Bill Clinton avait pris des mesures visant à soutenir la sécurité du Ciel africain. Ce programme était Baptisé” Fly Safe Africa” . Il s’agit d’un programme où, en qualité d’expert du domaine, j’avais les pleins pouvoirs des Etats-Unis pour encadrer chaque État en matière de sécurité aérienne notamment sur les enquêtes des accidents d’avions. J’ai conduit ce projet à travers l’Afrique pour soutenir plusieurs États.

CI: Nous sommes informés que vous avez donné votre accord pour que le prochain Laboratoire d’analyse des boîtes noires d’avions à compétence internationale qui sera basé au Gabon porte votre nom ” Dennis JONES” . Est-ce que vous confirmez cette information ?

Dennis JONES : Cet ambitieux projet du gouvernement gabonais a été très applaudi du côté des Etats-Unis et par moi-même. Le fait qu’à chaque fois qu’une catastrophe aérienne de produit en Afrique, la lecture et les analyses des boîtes noires se passent toujours en Europe ou aux Etats- Unis. Il est grand temps que l’Afrique et notamment le Gabon qui se trouve au centre du continent puisse se doter d’un laboratoire Performant afin d’analyser les boîtes noires des avions et rendre les rapports plus objectifs. C’est une très bonne initiative de l’État gabonais que je soutiens personnellement. Donc, j’accepte que l’on baptise ce futur laboratoire du nom de Dennis JONES.

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CI: Quels sont selon vous les enjeux de la sécurité aérienne en Afrique aujourd’hui ?

Dennis JONES :Les dirigeants doivent comprendre que la conduite des enquêtes a pour objectif de rechercher la formulation des recommandations en matière de sécurité afin que les mêmes effets ne se produisent plus à l’avenir. Ils doivent aussi comprendre que cela impacte l’économie notamment le secteur touristique. Il y a des compagnies aériennes qui ont fermé parce qu’un seul aéronef a crashé et elles n’ont plus remonté la pente sur les dédommagements et le reste . Il existe aussi un autre volet important sur le tourisme. Lorsqu’il y a une catastrophe aérienne dans un État, les personnes ont du mal à aller dans ce pays en pensant que cet État ne respecte pas les normes internationales en matière d’aviation civile ou de transport aérien.

Propos recueillis par Brice NDONG