CEMAC: Les Causes de l’inflation et les Perspectives 2025 de la Zone.
Découvrez les tendances régionales de 2023 et 2024 dans les Notes sur l’Inflation publiées par la Commission de la CEMAC.
Ces rapports offrent une analyse approfondie des dynamiques inflationnistes régionales, mettant en lumière les facteurs clés qui ont influencé les niveaux de prix à la consommation. En s’appuyant sur l’Indice Harmonisé des Prix à la Consommation (IHPC), ces publications fournissent des données harmonisées et comparables, essentielles pour éclairer les décisions politiques et économiques dans la sous-région.
Les Causes de l’Inflation en Zone CEMAC.
Les mécanismes à l’origine de la dynamique des prix dans la CEMAC, restent davantage d’origine interne qu’externe. Sur le plan externe, les effets de l’augmentation continuent des coûts du fret maritime en 2024, en raison des perturbations sur les principales voies maritimes d’approvisionnement des pays de la CEMAC, mais aussi de la croissance de la demande en transport maritime. Par ailleurs, l’indice FAO des prix des produits alimentaires a enregistré un recul, sous l’effet essentiellement de la baisse des prix des céréales et du sucre qui ont plus que contrebalancé les hausses observées des prix du lait et des huiles. Dans la même veine, l’afflux des réfugiés en provenance du Soudan au Tchad et en République Centrafricaine conjugué avec la situation sociopolitique au Sahel, a entrainé un accroissement de la demande des produits au Tchad, face à une offre contrainte par la chute des importations de biens en provenance de la Libye et du Niger. En revanche, les importations camerounaises en provenance du Nigéria continuent d’être moins chères, suite à la poursuite de la dépréciation du Naïra enclenchée depuis plus d’un an.
Au niveau interne, les effets des révisions à la hausse des prix des carburants à la pompe en février 2024 au Cameroun et au Tchad et des perturbations climatiques dans les pays de la CEMAC, principalement au Tchad et au Nord Cameroun sur les coûts logistiques demeurent les principaux déterminants de l’inflation au niveau des transports, des produits alimentaires et des boissons dans la CEMAC. En outre, les coûts encore élevés des intrants agricoles et la pression de plus en plus forte de la demande au Tchad suite à l’afflux de réfugiés soudanais ont également entretenu cette hausse. Enfin, la situation sécuritaire dans certaines régions, bien qu’en amélioration, continue de limiter l’approvisionnement des marchés en produits vivriers, et d’accentuer la hausse de l’inflation alimentaire dans un contexte de demande intérieure plus dynamique. Toutefois, tous ces facteurs n’ont fait que ralentir la tendance baissière de l’inflation observée depuis plus d’un an dans la CEMAC.
Les Perspectives 2025 dans la zone CEMAC
Dans la CEMAC, les perspectives en matière d’inflation relèvent qu’elle devrait continuer de reculer pour revenir sous la norme communautaire de 3 % au courant de l’année 2025 et y demeurer en 2026 (2,4 %) et 2027 (2,0 %), après 4,1 % en 2024. Cette trajectoire serait influencée par des facteurs aux effets opposés d’origines externe et domestique. Au titre des facteurs déflationnistes, (i) l’assouplissement progressif des conditions monétaires, (ii) l’accélération de la mise en œuvre de la stratégie communautaire d’import-substitution, (iii) la poursuite de la réhabilitation des infrastructures de transport et de conservation des produits, et (iv) le désenclavement continuel des bassins de production agricole devrait maintenir la tendance de l’inflation dans la sous-région.
En revanche, au titre des facteurs inflationnistes, (i) les nouvelles perturbations du commerce mondial, suite à une nouvelle vague de droits de douane imposés par les États-Unis vis-à-vis de ses partenaires commerciaux, (ii) la poursuite de la hausse des coûts du fret maritime enclenchée en 2024, (iv) le relèvement des prix des carburants dans certains pays de la Zone, (iv) les perturbations climatiques et la persistance des poches d’insécurité dans certains pays, devraient constituer les principaux risques de l’inflation pour la sous-région à moyen terme, et feront l’objet d’une surveillance accrue par les Autorités de la CEMAC.
En conclusion, le rapport révèle que le taux d’inflation dans la CEMAC en moyenne annuelle est revenu de 5,6 % en 2023 à 4,1 % en 2024, porté principalement par une dynamique exceptionnelle des prix des « transports », qui ont été maintenus à des niveaux élevés, suite la deuxième vague de révision à la hausse des prix des carburants à la pompe dont la diffusion des effets s’est poursuivie aux autres fonctions de consommation. En dépit du maintien des mesures de compensation mises en place par les Etats suite à ces hausses des prix à la pompe et celles d’encadrement des prix et l’atonie de la demande, les prix continuent d’augmenter, tirés entre autres par la survenue des inondations au Tchad et dans les parties septentrionales du Cameroun, l’insécurité bien qu’en recul dans certaines régions de la CEMAC qui continue de limiter l’approvisionnement des marchés.
Bien que certains pays aient réussi à contenir l’inflation dans les limites acceptables, la région dans son ensemble continue de faire face à des défis importants pour assurer la stabilité des prix et soutenir le pouvoir d’achat des ménages. La Commission de la CEMAC dit qu’elle reste engagée à suivre de près l’évolution de l’inflation et à fournir des informations actualisées pour guider les actions des États membres.
Source : CEMAC.
Lire et télécharger l’intégralité des Rapports 2023 et 2024 de la CEMAC préfacés Par le Président de la Commission, Monsieur Baltazar Engonga Edjo’o ⬇️