Gabon- France: Emmanuel Macron en visite à Libreville ce dimanche où il a été accueilli à son arrivée par son homologue Brice Clotaire Oligui Nguema
Selon Paris et Libreville, le président français entend « saluer le parachèvement de la transition » et « soutenir » les nouvelles autorités.
Le président de la République française, Emmanuel Macron, a entamé une visite au Gabon, dimanche 23 novembre, visant à « renforcer et renouveler » le partenariat bilatéral, deux ans après le coup de la libération qui a mis fin à cinquante-cinq ans du régime dynastique des Bongo.
Le chef de l’Etat français , qui poursuit une tournée africaine commencée à l’île Maurice et en Afrique du Sud, avant l’Angola lundi, a atterri à 17 h 30 à Libreville, la capitale. Il a été accueilli sur le tarmac par le président gabonais, Brice Oligui Nguema, à l’origine du putsch, élu en avril après dix-neuf mois de transition politique.
Emmanuel Macron entend « saluer le parachèvement de la transition » et « soutenir » les nouvelles autorités. Cette visite, après celle du président gabonais Oligui Nguema à Paris en mai, s’inscrit dans une « dynamique politique profondément renouvelée », avec « un dialogue désormais fondé sur des échanges d’égal à égal », renchérit la présidence gabonaise.
Réduction de la présence militaire française
Contrairement à plusieurs pays du Sahel qui ont tourné le dos à la France, ex-puissance coloniale, entre 2021 et 2023 après des coups d’Etat, les nouvelles autorités gabonaises ont maintenu les liens. Le pays a été dirigé pendant plus de quarante et un ans par Omar Bongo Ondimba (1967-2009), à qui son fils Ali avait succédé à sa mort, en 2009. Omar Bongo fut un pilier de la « Françafrique », système de cooptation politique, de réseaux et de chasses gardées commerciales entre Paris et ses anciennes colonies africaines.
Après sa prise de pouvoir, le général Oligui a renouvelé le partenariat de défense avec la France pour deux ans. Cet accord devra de nouveau être approuvé en janvier. Reconfigurant son dispositif militaire en Afrique, la France a réduit sa présence militaire au Gabon à une centaine d’hommes – loin des 1 200 des années 2000. Cette présence est désormais axée sur la formation des forces gabonaises. Une académie de protection de l’environnement et des ressources naturelles, formant des cadres spécialisés dans la lutte contre le braconnage et l’orpaillage illégal, va ainsi être installée au camp de Gaulle, où sont basés les soldats français.
Renforcer l’implantation des entreprises françaises
Les entreprises françaises espèrent de leur côté renforcer leur implantation dans ce pays d’Afrique centrale de 2,3 millions d’habitants où elles sont déjà très présentes dans les hydrocarbures, le manganèse et le bois.Le Gabon est un des tout premiers producteurs d’or noir d’Afrique subsaharienne et l’un des pays les plus riches du continent en PIB par habitant (8 820 dollars en 2022). Mais l’économie, que le pouvoir ne parvient pas à diversifier suffisamment, dépend encore trop fortement des hydrocarbures, et un habitant sur trois vivait sous le seuil de pauvreté fin 2024, selon la Banque mondiale.
Aide pour la rénovation du Transgabonais
L’Agence française de développement (AfD) participe à la réhabilitation du Transgabonais, l’unique voie ferrée du pays, vitale pour le transport de manganèse. Un plan de rénovation, lancé en 2024, prévoit de remplacer 270 des 648 km de traverses et de rails d’ici 2027 – un effort colossal en raison des sols instables, de la densité de la forêt tropicale et d’une pluviométrie importante.Le trajet Libreville-Franceville, possible trois fois par semaine, peut prendre 22 heures pour parcourir 650 kilomètres. Le trajet par la route se compte en jours, avec de longs tronçons de pistes défoncées, impraticables en saison des pluies.

